Un peu à côté [Keita]

Je sentis ses bras passer autour de moi. Je me sentais protégé, si heureux...

- Dors bien Keita-Chan, murmura-t-il.

Je perçus sa voix à travers les limbes du sommeil avant de sombrer définitivement. Le sommeil était doux, chaud et réconfortant... exactement comme les bras de Rui qui m'enveloppaient. Mon coeur ne cessait de battre la chamade.
Quand j'étais petit je pensais qu'on avait tous un nombre décompté de battements de coeur avant de mourir... et que les miens seraient moins nombreux que la moyenne puisque personne ne serait capable de m'aimer et que les gens m'effrayaient... mais pourtant, mon coeur tambourinait si rapidement que, si ma façon de penser avait été juste, je serais probablement mort dans mon sommeil...

Je rouvre les yeux après seulement 30 minutes, j'avais cru que le sommeil viendrait facilement, mais finalement c'est pas trop le cas, je dois dire. Je regarde Keita qui dors paisiblement, il est si mignon. Bon, je vais le laisser dormir tranquille c'est la meilleur chose qui a faire de toute façon. J'enlève délicatement mes bras d'autour de lui pour ne pas le réveiller. Je me lève du lit et attrape mes vêtements par terre. Je m'habille tranquillement, mais sûrement. J'enfile mes chaussures.

Je me dirige vers la porte et sort sans faire de bruit, je la referme et la verrouille. Je regarde le couloir, il est vide, mais vue l'heure c'est normal. Tout le monde dort encore. Je longe le couloir et trouve finalement ma chambre. J'y entre et allume la petite lumière. Je retire mon chandail et attrape une clope. J'ouvre la fenêtre et m'assoie sur mon lit et allume ma clope.

J'ouvris brusquement les yeux en entendant mon réveil sonné. Je tendis le bras pour l'éteindre - le fracasser par terre - et me figeai en ne sentait aucune présence près de moi. Mes doigts tatonnèrent doucement... n'effleurant que le drap et le matelas. Un vide commença à se fondre en moi alors que je réalisais que j'étais seul. Je tendis à nouveau le bras pour allumer ma lampe de chevet et laissai mon regard courir dans ma chambre. Il n'y avait plus ses affaires... et son doux parfum avait lui aussi déserté la pièce... alors il était parti, depuis longtemps. Probablement... quand je me suis endormi...
Les larmes me montèrent aux yeux et j'enfouis mon visage dans mes mains. Il m'avait laissé tout seul, que devais-je penser maintenant? Les mots qu'ils m'avaient dit, je ne les avais pas imaginé... alors pourquoi était-il parti? J'avais réellement cru qu'il pouvait être amoureux de moi... est-ce qu'il se moquait de moi? Est-ce qu'il s'était dit qu'il avait fait une bêtise? Est-ce que qu'il se fichait totalement de ce que je pouvais ressentir pour lui?
J'avais tellement mal. Il m'avait brisé le coeur, et en même temps j'avais pu le seul ami que j'avais, et le seul qui pouvait me protéger de ce lycée...